Le modèle du beau parleur
neJ'ai envie de parler du modèle du beau parleur. Pas nécessairement de qui il est et pourquoi il est ainsi, mais plutôt pour avoir une réflexion personnelle. Peu de gens me connaissent et ceux qui me connaissent savent que je ne suis pas le plus flamboyant de la gang. Étant été introverti quasi toute ma vie, comment une personne comme moi peut faire carrière dans un emploi qui demande une quantité phénoménale de PR?
On connait tous un bon compteur. On connait tous une personne qui apparaît constamment sur nos réseaux sociaux, car il sait comment raconter une histoire. Imaginez cette personne, pensez au contraire et bingo! Me voici! (Bon ok, je ne suis à l'opposé complet, mais ce n'est tout simplement pas moi). Je ne publie pas sur les réseaux sociaux, sauf sur mes pages professionnelles et encore là, je ne m'affiche pas personnellement. Vous voyez ma photo de profil, that's it. Alors, un long préambule pour me demander s'il est vraiment possible de faire carrière dans un tel domaine, si on n'est pas nécessairement un beau parleur.
Maintenant, après avoir fait du cold call en masse, des 5@7 réseautage, des kisoques et repris une clientèle, voici mes constats:
1- Le gazon est toujours plus vert chez son voisin et nous sommes particulièrement bons pour gonfler la réalité. Notre égo est surdimensionné, grâce aux titres professionnels qu'on se donne (un titre long comme le bras, qui dans les faits, ne fait juste beurrer le fait qu'il s'agit d'un poste bien normal).
2- Dans les réseautages, c'est le concours des plus gros bras. Tu peux avoir construit le Machu Pichu, que quelqu'un va trouver le tour de trouver quelque chose d'encore plus gros que lui a fait. On ne peut pas se contenter d'apprécier et féliciter les bons coups.
3- Les deux premiers points me répugnent.
Reviens sur l'essentiel JP. J'y arrive...
Donc, ne voulant pas être ainsi, je devais trouver des moyens d'y arriver. Dans le domaine de la finance, ce n'est pas le nombre de personnes qui manque. Une chose est sûre, si on entend que le téléphone sonne, il ne sonnera pas longtemps. C'est ainsi, que j'ai commencé à me faire un nom, ainsi qu'une réputation. Premièrement, aussi étrange que cela peut sembler, mon BAC me distingue de mes collègues au bureau. (Sans aucun mépris, factuellement, je suis une des rares personnes qui possède un BAC dans un domaine de la finance, au bureau). Ensuite, pour prouver et pour m'assurer de ne pas devenir un bon parleur, je devais trouver une façon de prouver mes stratégies. C'est alors que les fameux graphiques et fichier Excel sont apparus. Mon but était simple: une fois mes documents donnés, aucune question n'était possible (dans le sens, que cela ne pouvait pas être plus clair). Oui, cela consomme beaucoup de mon temps, mais ça m'évite de devoir vendre mes théories à tout prix. Une image vaut 1000 mots...
Évidemment, demander des références n'est pas facile. Du moins, pour moi. Donc, c'est encore plus difficile de créer un effet boule de neige. De fils en aiguille, j'ai su fidéliser quelques clients qui m'ont référé beaucoup de clients. Aussi, en toute franchise, j'en dois beaucoup à mon père qui oeuvre dans le domaine des affaires depuis toute sa vie et qui se fait un devoir de me faire connaître. Merci papa. À force de créer des dossiers bétons, il est évident que l'on se crée un nom. C'est alors, que madame Renaud entre dans le portrait. (Je l'appelle par son prénom, mais par respect et pour l'histoire, je vais l'appeler par son nom). Elle travaille depuis plus de 30 ans dans le domaine des services financiers. Elle a su me connaître, savoir comment je travaillais et savoir comment j'opérais. Pensant tranquillement à la retraite, elle a fait la gaffe (ce que nous nous disons à la blague) de me choisir comme étant sa future relève. La pression arrive: je dois conserver le prestige et la réputation de madame Renaud, elle qui cumule l'expérience, mais surtout, qui a été la relève de son père qui lui aussi a plus de 40 ans d'expérience dans le domaine des services financiers! Bonjour le stress!
Bref, de fils en aiguille, j'ai su faire ma place. Je ne suis pas le plus coloré avec les feux d'artifices, mais je suis capable de livrer, sans être un beau charmeur.
Tout ça pour dire, que c'est possible faire sa place dans le domaine des affaires, sans être une personne extravertie!
Turlu! - JP